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Quand l'Égypte s'invite à Toulon...

  • Marlène
  • 7 mai 2016
  • 4 min de lecture

[Toulon] C’est une exposition différente de la précédente que nous propose la Maison de la Photographie de Toulon. Égyptomania. Voyage en Égypte, Libye et Syrie de Maxime Du Camp se veut une invitation au voyage et un retour à l’exploration de civilisations redécouvertes aux XIXe siècle.



Présentation

L’exposition s’inscrit dans le cadre des Rendez-vous en Méditerranée, évènement culturel dont l'invité d'honneur est un pays du pourtour méditerranéen. En effet, du 10 au 15 mai 2016, plusieurs institutions artistiques toulonnaises se feront un plaisir de vous faire découvrir la création contemporaine égyptienne: film, danse, vidéo, performance et arts. La Maison de la Photographie a ainsi choisi de nous montrer des clichés issues des voyages en Orient de l’écrivain Maxime Du Camp.


Maxime Du Camp (1822-1894)

Né à Paris en 1822, issu d’une famille aisée, ce jeune littéraire entreprit son premier voyage à 22 ans. De cet itinéraire qui l’amena en Europe et en Orient, il publiera l'ouvrage Souvenirs et paysages d’orient en 1848. En octobre 1849, il réitère un voyage en Orient cette fois en compagnie de l’écrivain et ami Gustave Flaubert (1821-1880). Ensemble, ils descendent le Nil, traversent le Sinaï et terminent leur épopée à Beyrouth en 1851. Deux ouvrages illustrèrent cette pérégrination: Égypte, Nubie, Palestine et Syrie. Dessins photographiques recueillis pendant les années 1849, 1850, 1851, imprimé par Blanquart-Evrard et édité en 1852 et Le Nil ou lettres sur l’Égypte et la Nubie (1854). De retour à Paris, Il fonde de la Revue de Paris et contribue à la Revue des deux Mondes. En 1853, il est promu au grade d’officier de la Légion d'honneur. Puis il est reçu à l’Académie française en 1880. Maxime Du Camp voyagea et publia de nombreux écrits en sa qualité d'écrivain : Mémoires d’un suicidé (1853) , Orient et Italie (1868) et une biographie de son ami Théophile Gautier en 1890.


Le voyage

C'est l'amoureux des lettres qui navigue vers l’Orient en 1849. Cependant, à cette époque, on commence à saisir la potentialité de cette nouvelle invention qui agite le monde savant depuis une vingtaine d'années: la photographie. Ainsi donc, c'est avec un calotype dans ses bagages que Maxime Du Camp partira en Égypte, missionné par le ministère de l’Instruction Publique afin de réaliser des clichés archéologiques. Gustave Le Gray l'initie à la photographie avant son départ. Sur place, Maxime Du Camp réalise une centaines de négatifs qui seront tirés lors de son retour à Paris. La photographie et Du Camp vont accomplir la prévision du physicien François Arago (1786-1853) qui avait déclaré en 1839 que "pour copier les millions et les millions de hiéroglyphes qui couvrent les grands monuments de Thèbes, de Memphis, de Karnak […], il faudrait des vingtaines d’années et des légions de dessinateurs. Avec le daguerréotype, un seul homme pourrait mener à bonne fin cet immense travail ».

À la (re)découverte de l'Égypte

Au milieu du XIXe siècle, l'Égypte est un pays qui fascine et qui fait rêver. Les récits rapportés des campagnes napoléoniennes (1798-1801) ont accentué le regain d'intérêt pour cette civilisation. Le roi Charles X a créé le Département des Antiquités du Louvre en 1826. C'est dorénavant vers l'Orient-et non plus la Grèce et Rome- que voyagera la bonne société française, une manière de s’affranchir de ce « classique » voyage. Maxime Du Camp, qui naît l'année où Jean-François Champollion décrypte les hiéroglyphes, grandit bercé par cette égyptomanie. Et là où l'architecte Pascal Coste (1787-1879) rapporta des croquis de ces voyages en Égypte, lui immortalisera ces paysages grâce à son calotype. Ce sont ces témoignages, comme des recueils visuels, que nous offrent l’exposition.

Tout le long du voyage, d'Alexandrie à Beyrouth via Jérusalem, Du Camp photographie les sites et les monuments les plus remarquables: pyramides, minarets, sphinx, colonnes.... Cette exposition est avant tout un plaisir pour les yeux, on ressent une certaine émotion devant ces clichés d’où s’élèvent les temples oubliées. C’est assez émouvant de regarder ces tirages vieux de deux siècles. Beauté du silence, temps suspendu…Immortalisation d’un instant perdu. Pas de touriste, une civilisation désertée et désertique qui ne demandait qu’à revivre. Un exotisme à notre connaissance: Thèbes et ses obélisques qui tentent de ne pas se laisser submerger par le sable; Denderah brisée, dans l'attente de sa reconstruction.


Ces clichés furent à l’époque une source d’inspiration pour les artistes, dans ce courant littéraire et artistique qu’on nomma l’orientalisme. Le goût pour l’Orient provient de ces artistes qui sont allés explorer les richesses des pays du monde arabe. Ces civilisations antiques ne sont que le fondement de notre civilisation occidentale. L’exploration de l'Égypte a permis de découvrir l’existence d’autres cultures et cette confrontation culturelle, ce choc des civilisations est bénéfique et continue de nos jours au XXIe siècle. Aussi, cette mission archéologique dut un point autant important dans l’histoire pour la connaissance et la diffusion des richesses archéologiques de l’Orient que pour l’approfondissement et l’expérimentation des procédés photographiques. Suivra ainsi la mission héliographique de 1851, qui consista à envoyer cinq photographes aux quatre coins de la France pour collecter et photographier les monuments historiques remarquables, nécessitant d'être restaurés.



L'exposition expose des tirages de Maxime Du Camp grâce à la participation de la Société de Géographie, des dessins de Pascal Coste et des ouvrages sur l' Égypte après les campagnes de Napoléon. Durant votre visite, vous retrouvez la vision et sentez les impressions de ces voyageurs orientalistes et des explorateurs du XIXe siècle.


Maxime Du Camp, un voyageur passionné et passionnant, célébré sous la plume de Charles Baudelaire (1821-1867) à qui il dédia le poème Le Voyage:

Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,

L'univers est égal à son vaste appétit.

Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !

Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

[...]

Maison de la Photographie

Place du Globe

83000 Toulon

04.94.93.07.59

Ouvert du mardi au samedi de 12h à 18h, hors jours fériés.

Exposition jusqu'au 25 juin 2016


 
 
 

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© 2015 by ArtInVar

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